Des images montrent la réalité de la recherche sur souris en France.

Des images montrent la réalité de la recherche sur souris en France.


6 novembre 2017

Aujourd’hui l’ONG Animal Testing publie un témoignage exclusif sur l’utilisation en France des souris en recherche biomédicale. Vous pouvez retrouver l’article du journal Libération en cliquant ici.

La recherche sur souris pourquoi faire ?

Omniprésentes dans les laboratoires, appelées “bio-réacteurs” ou “organismes intégrés”, elles ne sont pas vraiment considérées comme des êtres vivants, mais comme des outils de laboratoire.

Au delà de l’aspect éthique – les images sont choquantes et démontrent une absence d’empathie pour ces animaux, cette monoculture de laboratoire est régulièrement remise en question, même au niveau scientifique.

Une recherche industrielle de mauvaise qualité

Animaux consanguins, obèses, élevés dans un univers clinique, n’est-ce pas inquiétant que la majeure partie de notre compréhension des maladies dépende à ce point de la souris ?
Le Professeur Clif Barry, spécialiste de la tuberculose avait dit en 2012

Modèle fort pratique (…) les souris restent des souris et les humains des humains. Si nous prenons la souris comme modèle pour chaque aspect des pathologies humaines, nous perdons notre temps, purement et simplement…

Susanna Penco, biologiste italienne, chercheuse atteinte d’une sclérose multiple est opposée à l’expérimentation animale préfère travailler sur des méthodes substitutives.
Elle affirme :

Les fonds récoltés sont consacrés à la recherche sur la souris. On arrive à rendre presque normales des souris rendues malades artificiellement (aucun animal au monde ne peut être atteint de sclérose multiple) mais en fin de compte inutiles pour notre espèce : l’homme. Je ne fais aucune confiance aux recherches sur les animaux.

Et pourtant d’autres moyens existent

Ces dernières années, nous avons remis plusieurs milliers d’euros à une start up dédiée à la recherche sur le cancer du poumon sans animaux.

Habituellement, le protocole nécessite de greffer une tumeur sous la peau de 30 souris pendant 2 mois puis de les sacrifier.
Mais d’autres chercheurs développent des techniques non-animales et plus pertinentes. Christophe Mas travaille, avec son équipe, à la modélisation de la maladie en 3D à l’aide de tissus humains.

La même méthode existe pour le cancer du sein. Habituellement, pour que les souris développent un cancer du sein, on leur injecte des cellules tumorales ou bien les animaux sont génétiquement modifiés.
Les tumeurs semblent similaires mais elles ne le sont pas : leur biologie est très différente…
Ces expérimentations utilisent plus de 100 souris et peuvent durer 30 semaines.
Grâce à la modélisation de la maladie en 3 D à l’aide de tissus humains, une approche sans animaux existe :

Nos modélisations présentent des avantages sur les modèles animaux puisqu’elles représentent fidèlement la maladie humaine et contrairement aux expériences sur les animaux, nous permettent de mimer les interactions cellulaires complexes qui apparaissent lors du cancer du sein. (Docteure Déborah Holliday)

 

En toxicologie aussi, d’autres moyens sont à portée de main : depuis de nombreuses années, nous pilotons VALITOX, un programme alternatif aux expérimentations sur rongeurs.
Avec l’aide de nombreuses ONG partenaires, nous proposons un test toxicologique pouvant se substituer aux tests habituels sur souris.
Sa prédictivité pour l’homme est de 72% contre 65% pour les tests sur souris. Notre test in vitro est donc plus fiable que le test animal.

Et n’oubliez pas : les dissections sur souris sont également interdites sur notre territoire. Soyez vigilants !

Depuis 2016, les dissections sont interdites en collèges et lycées par la circulaire du 8 juillet 2016 parue dans le Bulletin Officiel du 21 juillet.

Dans toutes les classes jusqu’au baccalauréat, (…) il n’est plus procédé à des dissections d’animaux morts élevés à seule fin d’expériences scientifiques

Ainsi, les animaux vertébrés élevés dans le seul but d’être disséqués (souris…) sont protégés.
Si vous constatez un non respect de cette règle vous devez prévenir votre rectorat en rappelant la circulaire.
Les dissections favorisent l’indifférence au monde vivant au lieu de promouvoir la solidarité et le respect envers les animaux. Elles donnent aux jeunes le message que la vie d’un animal ne vaut rien et qu’elle est jetable après 1 heure d’utilisation.

Il serait plus intéressant d’organiser des séances d’observation des animaux dans leur milieu naturel, des débats avec des éthologues, les faire assister à des soins dans une école vétérinaire, en complément de l’utilisation d’alternatives didactiques aux dissections.

Dans tous les cas il devient urgent de passer à des méthodes non animales et de donner à ces méthodes modernes davantage de moyens car les fonds consacrés à ce type de recherche sont notoirement faibles.

Il y a trop peu de projets financés. Cela représente 0,4% des budgets, rappelait l’eurodéputée Julie Girling lors d’une audition au Parlement européen sur cette question, en juillet dernier…