Recherches sur primates : l’inquiétante frénésie des pays asiatiques


23 juin 2016

Le singe marmouset est un singe des régions de forêts humides du Pérou, Brésil ou Bolivie. Réputé pour sa petite taille – certaines sous espèces pygmées mesurent à peine 15 centimètres de long –, il est aussi connu sous le nom de ouistiti. Dernièrement un marmouset génétiquement modifié pour avoir la maladie de Parkinson vient d’être créé.

Aussi petit qu’un rongeur mais avec des capacités plus évoluées, un cerveau plus proche du notre et une espérance de vie de 18 ans en captivité : ce sont autant de qualités qui le rendent attractif auprès des chercheurs du Centre Universitaire de Médecine Keio à Tokyo, désireux d’en faire leur nouveau « bio réacteur » préféré (c’est ainsi que l’on nomme les modèles animaux).

Une équipe menée par Hideyuki Okano se vante d’avoir utilisé l’ingénierie génétique afin de créer de nouveaux modèles de singes parkinsoniens.

Dans un article paru sur le site du Newscientist, l’auteur raconte que l’équipe du chercheur japonais a révélé la création de son modèle de singe fabriqué pour être malade à la suite de manipulations génétiques, lors d’un meeting à Alpbach en Autriche. Les singes âgés de 3 ans présenteraient aujourd’hui de nombreux symptômes équivalents au Parkinson humain…

Toujours selon les chercheurs, d’autres modèles trafiqués génétiquement seront bientôt disponibles : modèle Alzheimer, modèle schizophrène, modèle à l’immunité déficiente et autres troubles moteurs sont au programme.

Il y a 6 mois déjà une équipe chinoise avait réussi à rendre des primates autistes.

Une production intensive

Cette inquiétante manie des chercheurs en Asie provient du fait que la recherche sur primates est un sujet moins sensible qu’en Europe ou aux Etats-Unis et également grâce aux avancées en matière de manipulations génétiques.

En Chine, 40 élevages spécialisés auraient déjà produits 250 000 primates destinés à être exploités pour la recherche, alors qu’au Japon des colonies représentant 1 000 marmousets seraient identifiées affirme Hideyuki Okano.

Pour créer ce singe atteint de Parkinson, l’équipe d’Okano a isolé une version mutée d’un gène humain (le SNCA) lié à l’apparition de cette maladie. Ce gène défectueux provoque l’intervention d’une protéine impactant et détruisant les cellules du cerveau responsable de la dopamine, ce qui provoque sa dégénérescence.

Si certains scientifiques sont enchantés par cette nouvelle, d’autres confirment qu’il n’y a aucune garantie de corrélation entre la maladie artificiellement créée sur l’animal et celle survenant chez l’humain.

La maladie de Parkinson est une maladie typiquement humaine, multi factorielle. Dans le cas d’une maladie créée artificiellement en laboratoire, le contexte favorable au développement de celle-ci n’est pas reproduit.

Roger Barker de l’Université de Cambridge qui entreprend actuellement un essai clinique avec un modèle basé sur des cellules fœtales déclare : “La plupart des maladies du cerveau humain n’interviennent pas à cause d’un seul gène défectueux”.