Recherche sur primates : le centre de primatologie de Niederhausbergen joue sur les mots


12 janvier 2015

Un article paru le 10 janvier dernier dans le journal régional DNA (Dernières Nouvelles d’Alsace) évoque notre mobilisation à propos des singes de Strasbourg.

Cet article donne la parole aux responsables de ce centre de primatologie. Cela est l’occasion d’analyser le discours trompeur mais typique des partisans de l’expérimentation animale.

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Ce n’est ni un élevage, ni une extension objecte le centre.

Cela représente pour nous un grossier mensonge qui peut être rapidement nié par le descriptif du dossier technique ayant permis l’autorisation de cette nouvelle installation.

Dans les extraits suivants il est bien question d’une salle d’élevage, puis de modification de l’élevage. La conclusion de ce document officiel reprend également cette notion d’élevage : proposition d’avis favorable (…) pour l’extension de l’élevage de primates du fort Foch…

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Plus loin dans l’article il est bien admis que la capacité d’accueil avait déjà été augmentée passant de 500 primates (macaques, lémuriens et capucins) à 800 spécimens soit 300 de plus.

La vétérinaire en charge de l’élevage précise bien que les primates proviennent de fermes asiatiques ou mauriciennes. Des fermes d’élevage qui se procurent les animaux en les capturant en milieu naturel.

La vétérinaire évoque la semi-liberté des animaux. C’est plutôt d’une semi-captivité dont il s’agit qui n’a rien à voir avec les vastes étendues des forêts dans lesquelles les singes doivent évoluer, ni bien sûr du climat tropical auquel ils sont habitués.

Une semi-captivité qui de toute façon ne concerne qu’une partie des animaux de cet élevage.

À la fin de l’article, une citation des responsables du centre de primatologie, démontre à quel point les chercheurs restent attachés au modèle animal pourtant imparfait. Ils affirment il faut avoir démontré qu’on ne peut se passer du primate qui reste le meilleur modèle pour avoir un système intégré complexe. Et pour l’instant, pour ce qui est des maladies neurodégéneratives comme Alzheimer et Parkinson ou les maladies infectieuses, on n’a pas de meilleures alternatives 

Pourtant les remises en question d’une telle recherche animale, émanant du milieu scientifique,  sont nombreuses. 

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Dans les DNA justement, à propos d’Alzheimer, le Docteur Croisille déclarait le 18 novembre dernier  on n’a pas de modèle animal naturel. 

Concernant la maladie d’Alzheimer, l’année dernière une étude scientifique britannique apportait la conclusion que 99,6% des médicaments découverts sont un échec et ne débouchent sur aucun traitement (décennie 2002 – 2012). Ces traitements contre la maladie d’Alzheimer échouent lors des essais sur l’espèce humaine après les tests sur animaux.

Les modèles animaux utilisés actuellement sont issus de mutations génétiques artificielles. Ils ne reproduisent pas un véritable Alzheimer, ni  le caractère multifactoriel d’une telle pathologie, propre à l’espèce concernée (l’humain) responsable du déclenchement de la maladie.

Nous sommes consternés de voir à quel point tous ces échecs thérapeutiques n’ébranlent absolument pas les certitudes des partisans des tests sur animaux.

Dans notre revue associative, Sciences, Enjeux, Santé, nous compilons régulièrement tous les progrès des sciences hors modèles animal : Il y en a tant ! La création d’un atlas du cerveau humain. Cette cartographie du cerveau permettra de comprendre le fonctionnement du cerveau humain. L’initiative Brain étalée sur 10 ans a également pour but de comprendre notre cerveau et de trouver de nombreux traitements curatifs ou préventifs pour les maladies de type Parkinson et Alzheimer… tant de pistes déjà ouvertes ou encore à approfondir, n’utilisant pas l’expérimentation animale.

Ce que la vétérinaire du centre de primatologie appelle des systèmes intégrés complexes sont avant tout des êtres sensibles.

Il est admis que les primates sont des animaux sociaux, intelligents et très proches de nous. 

Les primatologues et les éthologues nous renseignent régulièrement sur la proximité des animaux avec notre espèce et cela pose nécessairement des questions éthiques.

Il ne fait aucun doute que leur condition d’animaux de laboratoire provoque stress et souffrance.

Dans les laboratoires, les primates sont volontairement rendus malades, infectés par de dangereux virus ou génétiquement trafiqués.

Les animaux doivent-ils subir nos maladies ? Les responsables du centre n’apportent pas de réponses.  Finalement nous sommes d’accord avec ce qui est écrit en guise d’introduction la contestation porte sur l’expérimentation animale.