Niederhausbergen, Allemagne et autres nouvelles


2 avril 2020

Cher lecteur,

Voici quelques nouvelles de notre dossier « commerce de primates de l’Université de Strasbourg » ainsi que du mouvement militant qui oeuvre pour mettre fin à l’expérimentation animale.

Le 19 octobre 2019, l’association SOKO Tierschutz a réuni 7 500 manifestants à Hambourg pour obtenir la fermeture du laboratoire LPT (actée pour février 2020).

Le 16 novembre, elle a réuni un nombre record de 15 000 personnes.

Ce laboratoire vient d’être fermé par les autorités début février et les deux autres faisant partie du même groupe sont en voie de fermeture.

Le 23 novembre, la très importante association « Ärzte gegen Tierversuche », Médecins contre l’expérimentation animale, a organisé une marche à Münster pour la fermeture de COVANCE, plate-forme américaine de redistribution d’animaux de laboratoire et principal client de l’Université de Strasbourg.

Cette manifestation qui a réuni 2 000 participants, a été suivie le 21 décembre par une marche aux flambeaux.

Le but de ces événements est bien sûr de faire fermer ces entités, mais aussi d’obtenir du gouvernement allemand des subsides massifs pour l’enseignement et le développement des méthodes substitutives et une date butoir comme aux Pays-Bas (2025 pour tous les animaux) et aux États-Unis (2035 sur les mammifères), après laquelle les expériences sur les animaux seront interdites, sans oublier de proposer les mêmes règles à l’Union européenne.

Un article paru dans la presse italienne le 24 janvier 2020 nous apprend que le Conseil d’État italien a provisoirement suspendu l’expérimentation des Universités de Turin et de Parme sur des macaques. Cette décision a été prise car le ministère italien de la Santé n’a pas été en mesure de prouver l’inexistence de méthodes substitutives dans le cadre du projet de  recherche sur l’étude de la déficience visuelle (financé par le Conseil européen de la recherche) et impliquant des expérimentations invasives sur le cerveau des primates afin de les rendre aveugles.

Selon le juge : « Ceux qui expérimentent sur les animaux doivent prouver qu’il n’existe pas d’alternative ».

C’est une superbe nouvelle pour les animaux, les activistes italiens et les associations dont la LAV, qui ont poursuivi l’Université de Turin et de Parme en justice et ont gagné leur procès.

Suit l’article en italien paru pour l’occasion.

De multiples actions vont suivre en 2020. Malheureusement, le nombre d’animaux sacrifiés augmente d’année en année, en France comme en Allemagne, comme partout ailleurs et on se réfugie derrière la règle des 3 R pour se donner bonne conscience.

L’humain aussi le paie très cher, car selon la revue scientifique The Lancet, 197 000 européens perdent la vie prématurément chaque année, en raison des effets secondaires de  médicaments longuement testés sur les animaux.

Pour la France, le rapport du professeur Bernard Bégaud, qui avait été commandé par l’Agence Française du Médicament en 2013, suite à la demande de la ministre de la Santé de l’époque, Marisol Touraine, fait état de plus de 120 000 hospitalisations et 30 000 morts annuels. Ces chiffres sont sans doute sous-estimés, car ils sont liés au signalement ou au non-signalement des cas aux autorités de santé.

Pour conclure sur de bonnes nouvelles, les ventes de primates ont chuté de 50 % et l’Université de Strasbourg a dû faire un emprunt pour faire fonctionner le centre de Niederhausbergen, et nous venons de confier ce dossier à une équipe de juristes d’envergure internationale, spécialisée en droit public et de l’environnement, qui connaît Pro Anima, adhère à ce que nous défendons et qui traite essentiellement des affaires à médiatiser.

SH