Monkey Gate : premiers enseignements

Monkey Gate : premiers enseignements


30 janvier 2018

L’affaire déjà connue sous le nom de monkey gate fait les gros titres des médias depuis 48 heures (relire ici la dépêche de l’AFP pour plus de détail).

Des tests d’inhalation de gaz diesel ont été réalisés en 2014 sur des singes aux Etats-Unis par le laboratoire EUGT, financés par Volkswagen, BMW, Daimler et Bosch, et fermé depuis.

Des pratiques choquantes

Cela aurait été probablement impossible de faire la même chose dans l’Union européenne, car la directive relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques encadre de manière assez stricte l’utilisation des primates non-humains. Pourtant cela pose de nombreuses questions et met à jour des pratiques choquantes. Tout d’abord notons qu’un grand groupe industriel peut facilement commanditer des essais sur animaux dans des pays dont la règlementation est laxiste. Il est fort dommageable que les groupes industriels ne se conforment pas aux pays dont les pratiques sont les plus exigeantes. Ils éviteraient sans doute ce genre de publicité négative.

Et en Europe ?

Dans l’Union européenne, il n’y a aucune obligation de tester des polluants sur des animaux (sauf ceux qui entrent dans la catégorie des substances hautement dangereuses) – ce sont les industriels qui choisissent de réaliser des tests, bien souvent dans l’espoir de publier une étude ayant pourquoi pas un aspect marketing intéressant à exploiter.

Pour tester la nocivité des gaz d’échappement l’utilisation de primates ne serait pas autorisée dans l’Union Européenne (voir article 8 de la directive européenne ici). De plus la démarche de ces essais n’est pas du tout valable scientifiquement.

 

La routine du tout test sur animaux mise à jour

Le diesel gate démontre à quel point une partie du monde de la science est habituée à utiliser l’animal, considéré comme un matériel de laboratoire facilement disponible. Pourtant il était possible de faire autrement : en 2016 nous avons apporté une aide financière à un laboratoire commercialisant un outil de pointe issu des derniers progrès de l’ingénierie tissulaire, sur le thème des tests d’inhalation.

Une méthode alternative sans essai sur animaux existe

Avec la création d’un mini poumon humain issu de cellules humaines, le laboratoire Epithelix, basé à Genève, propose un test d’inhalation valable pour étudier la toxicité sur des voies aériennes humaines reconstituées en 3D. Ce type d’essais, couplé à des analyses physico-chimiques sur les molécules qui composent la substance, réalisés en amont, pourrait tout à fait éviter des tests animaux particulièrement pénibles.

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L’expérimentation sur humains existe-t-elle ?

Le même type d’expériences sur humains semble avoir été réalisé en Allemagne dans un centre hospitalier mandaté par le même laboratoire EUGT. Nous sommes bien entendu opposé au principe même de l’expérimentation scientifique sur des êtres humains.

(illustration singe : pngtree.com)