Lancement de notre campagne : courrier au ministère


21 février 2013

 

Monsieur Vincent PEILLON

Ministère de l’Education Nationale

110, rue de Grenelle

75357 PARIS-SP 07

  

Paris, le 12 février 2013

 

 

Monsieur le Ministre,

 

Notre comité scientifique Pro Anima œuvre depuis plus de 20 ans à la promotion des méthodes substitutives à l’expérimentation animale.

Nous venons solliciter votre bienveillante attention et votre soutien concernant une clause de conscience en matière scientifique dans le cadre de l’enseignement ainsi que le remplacement d’animaux par des outils pédagogiques efficaces.

De nombreux étudiants désireux de se spécialiser en études scientifiques nous font part du problème éthique que constitue l’idée de devoir pratiquer des dissections sur des animaux généralement élevés puis tués à cet effet.

Précisons que certains cursus « proposent » des dissections obligatoires à des élèves qui n’auront même pas à « utiliser » d’animaux dans leur profession.

Il est nécessaire aujourd’hui d’inscrire au code rural le droit pour tout citoyen de déclarer son « objection de conscience » pour chaque acte de dissection.

Cette objection de conscience existe en Italie, Belgique et Hollande, ainsi que dans neuf états des Etats Unis d’Amérique… La France s’honorerait de les rejoindre.

L’objection de conscience doit s’appliquer pour tout acte d’un homme envers d’autres êtres vivants : hommes, animaux, environnement. Nous savons aujourd’hui que l’animal est un être sensible ayant la possibilité de ressentir stress et souffrance comme en témoigne la déclaration de conscience des animaux de l’Université de Cambridge signée le 07 Juillet 2012 par d’éminents spécialistes internationaux que nous joignons à ce courrier.

La Déclaration universelle des droits de l’Homme et la Convention Européenne des droits de l’Homme prévoient que « toute personne a droit à la liberté de conscience ».

De plus, il existe de nos jours de nombreuses alternatives pédagogiques pouvant se substituer à la dissection : logiciels sophistiqués, techniques d’imageries médicales et d’observations, modélisation en pvc etc. offrent une nouvelle approche pour étudier les organismes vivants et rendent par conséquent obsolète l’utilisation d’animaux tués pour l’enseignement. Pourquoi ne pas les utiliser ?

D’autres pays de l’Union Européenne comme la Suède et la Norvège pratiquent déjà les dissections virtuelles. Qu’attend la France pour les rejoindre ? L’Inde a interdit les dissections, épargnant ainsi 19 millions d’animaux chaque année. L’Argentine, l’Australie, Israël, l’Italie, la Pologne et la Suisse ont également interdit cette pratique dans les écoles. Les nombreuses alternatives disponibles permettent une science éthique, moderne et performante.

Les étudiants doivent pouvoir choisir de manière démocratique le mode d’enseignement éthique qui leur convient sans avoir à mettre de côté leurs convictions personnelles. Nous ne souhaitons pas qu’ils soient encouragés à quitter une voie scientifique sous le prétexte que les alternatives pédagogiques et de surcroît efficaces sont ignorées ! C’est un non sens qui hélas existe encore de nos jours dans les Universités Françaises.

Monsieur le Ministre, nous vous serions reconnaissants si vous acceptiez de faire inscrire un Projet de Loi sur ce sujet.

Il pourrait inclure l’interdiction de pratiquer des dissections d’animaux dans les écoles, pratiques choquantes pour certains élèves et totalement inutiles à notre époque ou des méthodes pédagogiques de remplacement existent.

Nous restons à votre entière disposition pour vous apporter toute information dont vous pourriez avoir besoin et en échange nous serions heureux de recueillir vos avis et conseils.

 

Avec nos remerciements anticipés, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre très haute considération.


 Christiane LAUPIE-KOECHLIN

Fondatrice — Secrétaire Générale

Professeur Jean-François BEQUAIN

Président

Ce courrier a également été envoyé à la Commission Européenne, au Parlement Européen, au Conseil de l’Union Européenne et à l’UNESCO.