Laboratoires in-vitro : dialogue avec Marisa Méloni de VitroScreen


7 mars 2014

Dans le cadre de notre dialogue avec les spécialistes en France et en Europe de la recherche in vitro,  parole est donnée à Marisa Meloni.
N’impliquant pas de souffrance, ni humaine, ni animale, les méthodes in vitro sont porteuses d’espoir pour un proche avenir si une réelle volonté politique voit le jour pour les développer, les légitimer et les appliquer.

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Pouvez-vous présenter votre laboratoire pour nos lecteurs ainsi que votre fonction ?  
VitroScreen est un laboratoire spécialisé dans les méthodes in vitro appliquées à la recherche et à l’évaluation préclinique ou règlementaire d’actifs, d’ingrédients ou de produits d’intérêt pour les industries pharmaceutiques, cosmétiques, chimiques et nutraceutiques. VitroScreen est aussi un centre certifié BPL pour la toxicologie in vitro.

Qu’elles sont les voies de recherche dans lesquelles le laboratoire est engagé ?
Nous travaillons presque qu’exclusivement sur tissus humains reconstruits en 3D et nos spécialisations concernent les mécanismes de la biologie oculaire et cutanée ainsi que la photobiologie.
 
Quelle est votre fonction au sein du laboratoire ? 
Je suis la fondatrice (la société est née en 2001) et Chief Executive Officer. Le groupe est constitué de 6 personnes, parmi lesquelles un jeune chercheur français, Thomas Fontaine. Je suis très fière d’avoir créé une équipe “européenne”.

Avez-vous une spécialité ? 
Je ne travaille malheureusement plus au laboratoire mais parmi les nombreux sujets de recherche sur lesquels nous travaillons, celui qui m’est le plus cher est la photobiologie.
 
Quels sont vos objectifs ? A court, moyen et long terme ?
Sur le long terme, la stratégie de la société porte depuis toujours sur l’objectif de mieux faire connaître la culture et les valeurs de l’expérimentation in vitro
Sur le moyen/long terme nous avons des projets de recherche ambitieux en biologie oculaire et cutanée, toujours sur tissus 3D, nous permettant d’étudier les mécanismes de toxicité et d’action des produits finis.
 
Quels sont vos budgets prévisionnels ? 
Depuis sa création, la société a toujours investi tous les bénéfices dans la recherche :
 — Nouveaux modèles de tissus reconstruits
 — Instruments de laboratoires
 — Formation du personnel

Quels sont majoritairement vos clients ? Cosmétiques et autres ? 
L’industrie pharmaceutique (et nutraceutique) représente 50% de nos clients, la cosmétique 30% et la chimie 20%.
 
Avez-vous des collaborations ou des partenariats avec des laboratoires publics ? Avec d’autres laboratoires privés ? 
Oui, nous avons des collaborations sur des sujets spécifiques avec le Ministère de la Santé (l’Institut Supérieur de la Santé italien), ainsi qu’avec d’autres laboratoires d’analyses en GLP avec lesquels nous réalisons des études multisites. 
 

Avez-vous des collaborations avec des organismes européens ou autres de type ECVAM ? 
Oui, nous avons collaboré avec l’ECVAM (Centre Européen de Validation des Méthodes Alternatives) comme laboratoire de coding pour des études de validation. J’ai également collaboré personnellement durant des années avec le COLIPA (Cosmetic Europe) ainsi qu’avec la commission européenne pour la mise au point des Guidelines pour les SMI dans le domaine des alternatives.

Comment évaluez-vous la progression de la recherche in vitro dans un futur proche ? Etes-vous optimiste ? 
Je suis très optimiste mais il est nécessaire de mieux faire comprendre et avec plus de force la vraie valeur et l’unicité de l’in vitro, et d’établir à partir de cela une solide base de travail.
 
Selon vous, quelles sont les voies de recherche in vitro dans lesquelles on a fait le plus de progrès ? 
Certainement en toxicologie réglementaire. Les méthodes de Rafinement et Replacement par rapport à certains end-points ont fait d’énormes progrès. Pour d’autres, cela nécessitera plus de temps. Le plus grand progrès à mon avis se situe dans le domaine de la reconstruction tissulaire et dans les techniques appliquées, en particulier les “OMICS”.

(article issu de notre bulletin “Sciences, Enjeux, Santé” n°67 — décembre 2012)