Histoire d’un rat de laboratoire


9 octobre 2015

Dans (l’excellente) émission Cash Investigation diffusée lundi dernier sur France 2, nous avons pu voir le Professeur Morin, toxicologue de l’université de Rouen INSERM sacrifier un rat afin d’en prélever le coeur pour l’exposer à du dioxyde d’azote gazeux à haute dose. (l’histoire ne dit pas si l’animal a été sacrifié pour les besoins de l’émission ce qui est fort possible et donc très préoccupant)

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Le but était bien sur de déterminer l’impact négatif sur un muscle cardiaque.

Pourtant dans la Directive européenne 2010/63/UE relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques l’exigence du remplacement des expérimentations animales par des méthodes alternatives est un principe fondamental.

L’article 12 énonce clairement : 

Les animaux ont une valeur intrinsèque qui doit être respectée (…) l’utilisation d’animaux à des fins scientifiques (…) devrait donc être envisagée uniquement lorsqu’il n’existe pas de méthodes alternatives.

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D’un abord presque anecdotique pour qui n’est pas acquis à la cause des rats, nous en retirons un constat qui s’ajoute aux autres constats que nous faisons trop régulièrement. Cette Directive européenne n’a aucun effet sur les pratiques de laboratoire.

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Les alternatives existent : des appareils pulsatiles pouvant faire battre un coeur humain éthiquement identifié ou celui d’un animal mort naturellement et récupéré chez un vétérinaire ou encore la technologie des mini organes en laboratoires*.

Des options étaient donc possibles pour épargner un animal et donc respecter le principe de la Directive : Les animaux ont une valeur intrinsèque qui doit être respectée.

Une exigence morale qui a beaucoup d’effet sur le papier mais qui n’est pas suivie d’effets dans la réalité. Pour un cas identifié combien de cas cachés dans les laboratoires ?

Encore une fois une partie de la communauté scientifique apporte de l’eau à notre moulin.

Sur le site de Médiapart nous dénonçons également le scandale des alternatives scientifiques validées mais non utilisées ! (lire ici) 

Toujours dans notre rôle de vigilance, nous allons rédiger un courrier pour alerter le ministère concerné.

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