Nous étions au Parlement européen
Macaque held in captivity.

Nous étions au Parlement européen


15 décembre 2016

Le 24 novembre dernier, nous étions invité une nouvelle fois à participer aux travaux de l’ Eurogroup For Animals au Parlement européen de Strasbourg.

Les thèmes abordés : les alternatives aux tests sur animaux, la Directive 2010/63/UE et la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques.

La première intervention menée par Barney Reed, président du groupe de travail sur les animaux de laboratoire traitait du thème de l’avancement vers une réglementation efficace et la règle des 3R. Il faudrait intituler plus de contrôles pour vérifier si la règle est réellement appliquée, si l’utilisation de l’animal est indispensable à l’objet scientifique, mais aussi si les bénéfices prédits sont réels. Certains états membres ne sont pas très actifs pour faire respecter cette Directive…

On consate des retards inacceptables entre les dépôts de dossiers et la validation des méthodes dites alternatives. Celles-ci sont d’ailleurs très peu enseignées et appliquées. Le nombre de méthodes enregistrées et validées est également minime.

  • Seul 0,4% du budget de la recherche est consacré à leur développement.

Il serait urgent également qu’il y ait un partage des pratiques.

  • La Commission européenne vient de débloquer 1 million d’euros pour le développement de ces méthodes de remplacement pour 2017.

Pour le moment, personne ne sait encore comment cet argent va être géré.

La deuxième intervention a été mené par Michelle Thew, directrice de la coalition européenne pour mettre fin à l’expérimentation animale — ECEAE. Elle a présenté une vision progressiste pour réduire l’expérimentation animale dans l’UE et a affirmé que le temps était venu d’élaborer un plan d’action, de fixer des buts avec un calendrier et des délais pour cesser l’utilisation des animaux.

  • Expérimentation animale en hausse en UE : en 2014, 13 millions d’animaux ont été utilisé dans les laboratoires de l’union européenne

Cela représente une forte hausse qui n’est pas acceptable : les données montrent que l’expérimentation animale a été en progression constante dans l’UE par rapport à 2008 ou 2011. Pourtant, le but de la Directive est bien la réduction et le remplacement de l’utilisation des animaux en recherche.

  • 55% des eurodéputés ont signé un calendrier d’application afin de restreindre l’utilisation des primates. 

Sans résultat. Seulement 7 pays européens s’y consacrent.

  • En 2014, aucune méthode de remplacement n’a été validée.

Il faut que dans les 10 ans, 50% du budget y soit consacré, et que les méthodes validées soient enfin utilisées.

La troisième intervention a été menée par Renate Weissenhorn, coprésidente de la commission de l’EPAA ( partenariat européen pour des approches alternatives à l’expérimentation animale) sur la contribution de ce partenariat dans le remplacement et la réduction de l’utilisation des animaux dans les tests réglementaires.

Ce qui manque le plus est bien la coopération et la partenariat entre la commission et l’industrie.

L’EPAA propose un prix de 10 000€ pour le développement d’une nouvelle méthode substitutive et a mené un projet sur le cancer (carcinogénicité) et un nouveau médicament antitumoral.

Enfin, il faut inciter l’ECVAM à faire son travail et à accélérer les procédures de validations, former les chercheurs aux nouvelles méthodes.

Muriel Obriet, responsable du pôle expérimentation animale et méthodes substitutives à la commission condition animale d’Europe écologie les verts a rédigé une proposition de mise à jour de la Directive qui doit être revue en 2017. Nous avons également laissé un dossier complet sur le commerce des primates du centre de Niederhausbergen.