Vous trouverez ci-dessous l’ensemble des questions réponses parues dans notre lettre Science Enjeux Santé entre le 3e trimestre 2002 (n° 26) et le 3e trimestre 2003 (n° 30).
Affirmation : On ne peut se passer de l’expérimentation animale dans l’état actuel des connaissances.
Faux. Tout d’abord l’expérimentation animale est obligatoire dans le cadre des tests réglementaires imposés. Il est donc difficile d’évaluer le poids des méthodes sans animaux dans un contexte qui rends le passage par l’expérimentation animale obligatoire. Cette affirmation est difficile à prouver. Généralement l’expérimentation sur des animaux donnera des informations à propose de l’espèce étudiée, mais ces informations ne seront pas fiable slows du passage à l’espèce concernée : la nôtre.
Pourquoi nier les progrès de la science ? Dans le domaine de la toxicologie en particulier. Il faut seulement une nouvelle volonté politique pour les encourager et non pas les freiner.
Qu’est ce que la toxicologie ?
La Toxicologie est l’étude de la réponse d’un être vivant mis en contact (ingestion, absorption cutanée, inhalation) avec un produit.
Les cultures de cellules ne permettent pas d’avoir les réponses sur l’organisme entier ?
Certes, mais l’organisme entier d’un animal : rat, chat, chien, singe, n’est pas celui d’un homme et peut réagir différemment, à l’opposé ou à l’identique, et pour le savoir, il faudra expérimenter sur l’homme : donc des modèles identiques, semblables, différents ou opposés soit tout et son contraire. Mais on peut aussi travailler sur des tissus et organes. D’autre part, si les cellules sont malades, les organes le seront aussi ainsi que tout l’organisme, la cellule souffrante permettant de détecter plus tôt la maladie.
C’est pour être le plus près possible des réactions humaines que l’on a créé des animaux transgéniques ?
Hélas, cela ne fonctionne pas et peut même provoquer de réels dangers chez l’homme. Ce n’est pas parce que l’on a greffé un gène humain chez la souris qu’elle ne restera pas une souris. Elle ne sera jamais vraiment humanisée et ne fera en rien progresser la recherche.
Les xénogreffes sont-elles un réel progrès ?
Faux, c’est plutôt un réel danger. Les problèmes de greffes entre humains ne sont pas résolus, à plus forte raison, les greffes inter-espèces. Aujourd’hui la Bio impression en 3d d’organes humains offre un espoir solide pour les patients.
Les OGM ne sont qu’une mutation génétique comme il y en a eu de nombreux dans la nature.
Faux. (voir SES spécial Hiver 1999 ” Faut-il avoir peur des OGM ” ). Les OGM sont une construction génétique passagère dont l’organisme se débarrasse rapidement ; les gènes ainsi relâchés peuvent se réintroduire dans d’autres espèces où elles peuvent occasionner des dégâts imprévisibles.
Grâce à l’expérimentation animale, on a mis au point vaccins, traitements.
Quels traitements vraiment sans danger ? Les vaccins contre la tuberculose, l’hépatite B, la polio ? le VIH ? Avec combien de morts, de handicapés à vie à la clé ?
- pour le VIH, malgré les expériences sur des milliers de singes, aucun vaccin fiable n’a été trouvé. On est aussi sans doute passé à côté de traitements qui ne répondaient pas positivement chez les animaux.
- pour l’hépatite B. Des centaines de vaccinés ont développé des scléroses en plaque, ainsi l’expérimentation animale ne permet pas d prévoir les effets délétères graves qui parfois interviennent bien après l’injection.
Quelques exemples de découvertes remarquables qui ne sont pas dues à l’expérimentation animale ?
Des découverte majeurs ont eu lieu grâce à l’in vitro et aux méthodes sans animaux. Parmi ces découvertes citons : la compréhension de la circulation sanguine, des groupes sanguins et du facteur rhésus, parmi les anesthésiques, le chloroforme, l’éther. En épidémiologie : la découverte des causes des maladies cardiaques et du lien entre cancer et tabac. En chirurgie : l’ablation de l’appendice, l’extraction des calculs rénaux, les réparations d’anévrismes cardiaques, l’opération de la cataracte, les techniques stériles d’aseptie opératoire. Des médicaments tels que les béta-bloquants (pour la pression sanguine ), la digitaline en cas d’infarctus, la morphine, la quinine, l’acide acétylsalicylique (composant essentiel de l’aspirine), le cromoglycate de sodium contre l’asthme découvert également sans expérimentation animale par un médecin.
Les chiens peuvent-ils être atteints de myopathie comme les humains ?
Non, car aucune espèce animale n’est le modèle biologique d’une autre et à plus forte raison le modèle humain. A l’issue de sélections sévères, on arrive à obtenir des races sujettes à la myopathie mais elle n’a rien de commun avec la myopathie humaine. Les expériences sur les chiens Beagle pour tester la myopathie humaine sont aussi cruelles que dangereuses ( voir SCIENCE ENJEUX SANTÉ n° 20 Printemps 01). Dans la plupart des cas, une maladie induite est différente d’une maladie contractée naturellement, cela ne permet donc pas de prévenir la maladie
Non, car aucune espèce animale n’est le modèle biologique d’une autre et à plus forte raison le modèle humain. A l’issue de sélections sévères, on arrive à obtenir des races sujettes à la myopathie mais elle n’a rien de commun avec la myopathie humaine. Les expériences sur les chiens Beagle pour tester la myopathie humaine sont aussi cruelles que dangereuses ( voir SCIENCE ENJEUX SANTÉ n° 20 Printemps 01). Dans la plupart des cas, une maladie induite est différente d’une maladie contractée naturellement, cela ne permet donc pas de prévenir la maladie
Les animaux ont-ils les mêmes maladies génétiques que les humains ?
On ne connaît aucun animal développant spontanément un Alzheimer, une Sclérose en plaque, une maladie de Parkinson. Bien qu’il y ait des enfants cancéreux, le cancer se développe chez les humains généralement à partir de 35/40 ans, à partir de 10 mois chez la souris.
On ne connaît aucun animal développant spontanément un Alzheimer, une Sclérose en plaque, une maladie de Parkinson. Bien qu’il y ait des enfants cancéreux, le cancer se développe chez les humains généralement à partir de 35/40 ans, à partir de 10 mois chez la souris.
Quelques exemples de produits agissant différemment chez les animaux et chez les humains ?
Parmi les plus connus, citons l’aspirine qui tue le chat, est tératogène (engendre des malformations) pour le rat, la pénicilline tue les cobayes, la morphine excite les chats et les souris mais calme les humains.
Pouvons-nous parler des effets secondaires de médicaments dangereux pour la santé humaine après avoir été longuement testés sur toutes les espèces animales ?
Rappelons au passage l’affaire de la Thalidomide qui avait été longuement testée sur les animaux, et de nombreux remèdes comme le Clioquinol du laboratoire Ciba-Geigy et vendu sous différents noms, le Distylbène, la pilule Diane 35, la Cérivastatine de Bayer un anti-cholestérol soit disant à la pointe du progrès. La liste des médicaments et de leurs victimes s’allonge tous les jours. Ciba-Geigy, l’un des plus grands laboratoires pharmaceutiques internationaux a reconnu devoir retirer du marché 95% des médicaments testés d’abord sur les animaux après les essais cliniques sur humains !
Parmi les plus connus, citons l’aspirine qui tue le chat, est tératogène (engendre des malformations) pour le rat, la pénicilline tue les cobayes, la morphine excite les chats et les souris mais calme les humains.
Pouvons-nous parler des effets secondaires de médicaments dangereux pour la santé humaine après avoir été longuement testés sur toutes les espèces animales ?
Rappelons au passage l’affaire de la Thalidomide qui avait été longuement testée sur les animaux, et de nombreux remèdes comme le Clioquinol du laboratoire Ciba-Geigy et vendu sous différents noms, le Distylbène, la pilule Diane 35, la Cérivastatine de Bayer un anti-cholestérol soit disant à la pointe du progrès. La liste des médicaments et de leurs victimes s’allonge tous les jours. Ciba-Geigy, l’un des plus grands laboratoires pharmaceutiques internationaux a reconnu devoir retirer du marché 95% des médicaments testés d’abord sur les animaux après les essais cliniques sur humains !
Quelles sont ces nouvelles méthodes scientifiques pour tester les risques sanitaires humains ?
Ces méthodes modernes, encore appelées substitutives à l’expérimentation animale ou méthodes in vitro (“dans le tube à essai”) sont très nombreuses et progressent dans les laboratoires à grande vitesse. En voici quelques unes parmi les plus connues :
Formation et expérimentation in electro (vidéos, simulation sur ordinateur), biologie moléculaire, cellulaire, d’organes ou de tissus, biologie systémique (de l’ensemble de l’individu), d’où la toxicologie moléculaire, une discipline qui a fait des progrès fulgurants ces dernières années. Tests sur des systèmes synthétiques (peau artificielle), tests sur micro-organismes (bactéries, levures), tests sur cellules, sur organes en perfusion, ordinateurs et robots simulateurs biomathématiques. Aujourd’hui les premiers mini organes (également appelés organoïdes) constitués à l’aide de tissus humains éthiquement identifiés permettent de grands espoirs pour les malades.
L’étude du comportement d’un être vivant est la biologie. La toxicologie est donc la biologie dans l’environnement d’un produit toxique. ? Oui exactement :
Les méthodes de la toxicologie sont donc simplement une sélection judicieuse de celles de la biologie moderne de l’espèce (l’homme pour ce qui concerne Pro Anima) dont on veut étudier la réponse au produit :
- biologie moléculaire, cellulaire, d’organes ou de tissus, biologie systémique (de l’ensemble de l’individu), d’où toxicologie moléculaire etc., La quasi-totalité des réactions à un produit toxique, en particulier les réactions qui se manifestent au long terme, démarrent au niveau cellulaire, c’est donc en priorité à ce niveau qu’il convient de commencer l’étude toxicologique.
Pour les produits ingérés, l’entrée dans l’organisme concerne essentiellement le foie et l’intestin grêle, pour les produits inhalés ou absorbés par la peau, les cellules épithéliales pulmonaires et cutanées, l’élimination des produits concerne presque toujours les reins, ce sont donc les réactions au produit des cellules (humaines) en culture de ces organes, les plus exposés, qu’il faut examiner en priorité, suivies par l’étude des réactions de cellules d’organes moins exposés : cellules nerveuses, sanguines, musculaires notamment.
Dans ces études moléculaires et cellulaires, on examine comment et sous quelle forme le produit pénètre dans la cellule (métabolisation), quelles sont ses cibles (génome, enzymes, mitochondries, métabolisme…), les dégâts qu’il leur occasionne, la capacité de réparation de la cellule et son devenir lors d’une exposition chronique au produit, si possible les effets croisés entre produits (important pour les médicaments).
Ces méthodes modernes, encore appelées substitutives à l’expérimentation animale ou méthodes in vitro (“dans le tube à essai”) sont très nombreuses et progressent dans les laboratoires à grande vitesse. En voici quelques unes parmi les plus connues :
Formation et expérimentation in electro (vidéos, simulation sur ordinateur), biologie moléculaire, cellulaire, d’organes ou de tissus, biologie systémique (de l’ensemble de l’individu), d’où la toxicologie moléculaire, une discipline qui a fait des progrès fulgurants ces dernières années. Tests sur des systèmes synthétiques (peau artificielle), tests sur micro-organismes (bactéries, levures), tests sur cellules, sur organes en perfusion, ordinateurs et robots simulateurs biomathématiques. Aujourd’hui les premiers mini organes (également appelés organoïdes) constitués à l’aide de tissus humains éthiquement identifiés permettent de grands espoirs pour les malades.
L’étude du comportement d’un être vivant est la biologie. La toxicologie est donc la biologie dans l’environnement d’un produit toxique. ? Oui exactement :
Les méthodes de la toxicologie sont donc simplement une sélection judicieuse de celles de la biologie moderne de l’espèce (l’homme pour ce qui concerne Pro Anima) dont on veut étudier la réponse au produit :
- biologie moléculaire, cellulaire, d’organes ou de tissus, biologie systémique (de l’ensemble de l’individu), d’où toxicologie moléculaire etc., La quasi-totalité des réactions à un produit toxique, en particulier les réactions qui se manifestent au long terme, démarrent au niveau cellulaire, c’est donc en priorité à ce niveau qu’il convient de commencer l’étude toxicologique.
Pour les produits ingérés, l’entrée dans l’organisme concerne essentiellement le foie et l’intestin grêle, pour les produits inhalés ou absorbés par la peau, les cellules épithéliales pulmonaires et cutanées, l’élimination des produits concerne presque toujours les reins, ce sont donc les réactions au produit des cellules (humaines) en culture de ces organes, les plus exposés, qu’il faut examiner en priorité, suivies par l’étude des réactions de cellules d’organes moins exposés : cellules nerveuses, sanguines, musculaires notamment.
Dans ces études moléculaires et cellulaires, on examine comment et sous quelle forme le produit pénètre dans la cellule (métabolisation), quelles sont ses cibles (génome, enzymes, mitochondries, métabolisme…), les dégâts qu’il leur occasionne, la capacité de réparation de la cellule et son devenir lors d’une exposition chronique au produit, si possible les effets croisés entre produits (important pour les médicaments).
La biologie moderne est-elle fiable ?
La biologie moderne nous donne les concepts, méthodes et outils pour mener ces études avec précision, rapidité, fiabilité et reproductibilité :
- récepteurs cellulaires du produit (récepteurs nucléaires, mobilisation d’agents de métabolisation (CYPs)), expressions génétiques induites (génomique, protéomique, utilisation de gènes reporters, de puces à ADN) etc.
Bien sûr, l’organe ou le tissu n’est pas la somme de ses cellules, et l’individu n’est pas celle de ses organes et tissus, l’étude moléculaire et cellulaire ne suffit donc pas pour une évaluation fiable de l’effet du produit (nous estimons cependant que la réponse cellulaire nous renseigne avec une fiabilité de 95% ou sur la réponse systémique).
Pour des produits importants et potentiellement à risque (médicaments en particulier), l’étude cellulaire sera donc complétée par l’étude de tissus et d’organes exposés (foie, rein obtenus auprès de chirurgien) en coupes sous perfusion, puis par l’étude systémique, sur des volontaires informés et consentants, au cours d’essais cliniques. Ces derniers sont effectués avec des doses croissantes du produit, sous surveillance médicale rigoureuse, par des méthodes non invasives (analyse médicale avec attention particulière sur le foie, les reins, le système cardio-vasculaire, tomographies X, IRM, PET Scan etc). Le Comité scientifique PRO ANIMA a établi un programme complet d’études scientifiques de la toxicité selon ce schéma, qui est proposé comme programme de formation à la toxicologie scientifique, à l’attention de biologistes de niveau DEA ou plus. Il est urgent qu’elle remplace la toxicologie d’antan, effectuée par le truchement du modèle animal, qui est aléatoire et provoque annuellement une hécatombe estimée à 14 000 personnes en France.
La toxicologie scientifique, c’est-à-dire précise, fiable, reproductible, infalsifiable, est de plus très rapide et moins onéreuse à long terme que la toxicologie d’antan. Pourtant celle-ci est toujours en vigueur et la seule acceptée par la réglementation. Pourquoi ?
Il y a certainement une certaine paresse intellectuelle de la part de ces toxicologues, qui n’ont pas envie de se recycler, l’industriel n’a pas envie de se ré-équiper pour appliquer la toxicologie scientifique, d’autant que les dispositifs légaux (qui datent de près d’un siècle, quand la biologie était embryonnaire) lui demandent de recourir au modèle animal.
Pourquoi y aurait-il connivence entre politiques et les industriels pour maintenir le statu-quo ?
Le modèle animal est très commode, on peut lui faire dire tout et son contraire. Exemple : l’industriel a fabriqué un produit promettant des ventes record, mais un peu cancérigène ? Son toxicologue va arranger ça, il va sélectionner les souris de lignée C57B1, très peu susceptibles de développer des tumeurs et d’autant moins que les souris seront sous diète pauvre, l’autorisation de mise sur le marché du produit sera délivrée sans discussion. Si le même produit est fabriqué par un concurrent et porte ombrage aux ventes de notre industriel, son toxicologue va le tester sur les souris de lignée A ou C3H, elles développent des tumeurs 100 fois plus facilement que la lignée C57B1, et même 1000 fois si on leur donne une diète riche, démontrant que le produit, pourtant jugé inoffensif sur la lignée C57B1, est très dangereux. Le cobaye sera le consommateur.
Et pour le cancer ? L’expérimentation animale est-elle utile ? Jugez en :
- sur les 12 000 produits efficaces pour éliminer le cancer chez la souris, aucun ne l’est chez l’homme alors qu’à l’inverse, aucune des 32 molécules utilisées en chimiothérapie humaine ne marche chez la souris (chiffres publiés dans Science — vol 278 no 5340 du 7 /11/97- en particulier l’article de T. GURA pp.1041 et suivantes.
Le ministère de la Recherche annonce : les organismes supérieurs possèdent des systèmes et des mécanismes entre organes qu’il est impossible de reproduire in vitro. C’est faux ! On peut étudier justement des organes et tissus en perfusion.
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