Le Centre national de recherche toxicologique (National Center for Toxicological Research, NCTR) de la FDA américaine a publié une nouvelle étude intitulée « Nouvelles Approches méthodologiques (NAM) pour les lésions hépatiques d’origine médicamenteuse (DILI pour Drug-Induced Liver Injury) : où en sommes-nous aujourd’hui ? ». Les auteur(ice)s ont réalisé des analyses comparatives des NAM in vitro avec des modèles animaux (approche conventionnelle) et des systèmes microphysiologiques, MPS (les NAM les plus complexes à ce jour), ainsi que des comparaisons entre les NAM in vitro elles-mêmes.
L’étude montre que les NAM multiparamétriques pourraient mieux simuler les modèles animaux que les méthodes à paramètre unique, ce qui suggère que les DILI pourraient être mieux traitées à l’aide d’approches multiparamétriques telles que le cell painting ou en combinant des NAM spécifiques sur le plan mécanique afin de saisir la complexité des mécanismes de la DILI. Des comparaisons entre six NAM in vitro ont révélé une variabilité importante entre les médicaments testés (souvent moins de 50 médicaments), ce qui a eu un impact sur la robustesse statistique des résultats. Cette variabilité souligne la nécessité cruciale d’une liste de médicaments standardisée afin de faciliter les évaluations croisées entre NAM et de garantir des comparaisons cohérentes et fiables.
En savoir plus (EN)
Le Dr Ethan Perkins, maître de conférences en biologie et thérapeutique du cancer, a obtenu une subvention de 24 900 £ de la part de l’organisation Animal Free Research UK afin de développer un modèle entièrement humanisé d’organe-sur-puce (OOC) pour le cancer de la prostate. Ce projet d’une durée de 12 mois permettra de simuler l’interaction des médicaments anticancéreux avec les tissus humains, sans recourir à des animaux, ni à des matériaux d’origine animale.
« Il ne s’agit pas seulement de remplacer les animaux, mais aussi de mettre en place des systèmes plus performants et adaptés à l’être humain », a déclaré le Dr Perkins. « C’est un pas en avant vers des tests pharmaceutiques plus éthiques, plus précis et plus efficaces. »
En savoir plus (EN)
Le Physicians Committee for Responsible Medicine(PCRM), une organisation à but non lucratif qui promeut la science centrée sur l’humain, et InSphero, leader mondial des technologies 3D in vitro pour les tests de sécurité et d’efficacité des médicaments, ont annoncé les lauréat(e)s du Prix HUMAIN 2025 (Human Advanced In Vitro Model Initiative). Le prix récompense les chercheur(e)s qui œuvrent à élargir l’accès aux approches non animales spécifiques à l’humain et à accélérer leur adoption. En soutenant ces projets, il contribue à réduire la dépendance à l’expérimentation animale et à favoriser la transition vers des méthodes de recherche plus prédictives et éthiques.
Cinq équipes d’Espagne, des États-Unis, de Suisse, du Portugal et d’Allemagne ont été récompensées pour leurs utilisations de modèles cellulaires humains 3D visant à transformer la recherche en toxicologie, santé reproductive, cancérologie, arthrose et diabète.
En savoir plus sur les lauréat(e)s (EN)
En 2024, le Laboratoire de référence de l’UE pour les méthodes alternatives à l’expérimentation animale (EURL ECVAM) a lancé un projet d’ambassadeur(rice)s étudiant(e)s. Ce projet vise à diffuser les connaissances et à sensibiliser les étudiant(e)s aux méthodes alternatives à l’expérimentation animale, ainsi qu’à constituer un réseau d’ambassadeur(rice)s capables de partager leurs connaissances et d’inspirer leurs pairs.
Des étudiant(e)s du Master de toxicologie de l’Institut Karolinska participent au projet depuis ses débuts. Le Centre suédois des 3R s’est entretenu avec trois étudiantes en toxicologie, Erofili Bougka, Katia El Nemer et Paulina Diana Sawicka, afin de recueillir leurs témoignages en tant qu’ambassadrices et d’en savoir plus sur le projet. « Le projet d’ambassadeurs est une formidable opportunité d’inspirer les jeunes chercheur(e)s et de créer un réseau collaboratif où les chercheur(e)s peuvent échanger des idées et promouvoir l’adoption de méthodes alternatives à l’expérimentation animale », explique Erofili.
En savoir plus (EN)
Le projet STEP4NAMS lance un appel à candidatures afin que des organisations et des entreprises participent aux études pilotes innovantes. Ces projets pilotes concrets visent à valider les NAM afin de remplacer les tests sur les animaux dans les secteurs (bio)pharmaceutique et des technologies médicales.
Les quatre projets pilotes et les institutions en charge :
En savoir plus et candidater (EN)
La 36e réunion annuelle de la Société européenne de toxicologie et chimie environnementales (SETAC) aura lieu en mai 2026, et l’appel à abstracts est désormais ouvert (date limite : 26 novembre).
Si vous travaillez sur les NAM, les outils moléculaires ou les cadres One Health et que vous souhaitez combler le fossé entre la science de pointe et l’acceptation réglementaire :
En savoir plus et découvrir toutes les sessions (EN)
Le Joint Research Center (JRC) vient d’annoncer une nouvelle initiative visant à faire progresser les NAM dans la recherche cardiovasculaire, un enjeu majeur pour la santé. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Plan européen pour la santé cardiovasculaire, qui vise à améliorer les résultats de la recherche tout en réduisant le recours à l’expérimentation animale. Les principaux objectifs sont les suivants : aider les chercheur(e)s à trouver et à utiliser des NAM dans la recherche, en mettant l’accent sur les techniques innovantes in silico, in vitro et ex vivo, améliorer la pertinence humaine et les résultats sanitaires de la recherche cardiovasculaire, réduire le nombre d’animaux utilisés et leur souffrance dans le domaine de la recherche cardiovasculaire.
L’Oréal Advanced Research a conclu un nouveau partenariat ambitieux avec AMKbiotech, laboratoire spécialisé dans l’imagerie tissulaire haute dimension et le phénotypage cellulaire, afin de révéler des informations sans précédent sur la biologie de la peau grâce à l’histologie cutanée OMICS et à l’analyse basée sur l’IA, dans le but de transformer l’industrie cosmétique.
L’Oréal utilisera l’outil Advanced HighPlex Imaging, qui repose sur des algorithmes d’intelligence artificielle de pointe, pour visualiser plus de 40 cibles dans une seule coupe tissulaire.La visualisation spatiale et les informations quantitatives inégalées permettent de mieux comprendre les effets des ingrédients actifs sur la peau, directement dans des compartiments cutanés spécifiques.Cet outil permettra des découvertes plus solides et plus rapides grâce à une variabilité réduite, une robustesse accrue et une analyse accélérée et complète.
En savoir plus (EN)
Hesperos, leader mondial spécialisé dans l’amélioration du développement préclinique de médicaments et des tests alimentaires, cosmétiques et chimiques grâce à sa plateforme de systèmes mono- et multi-organes Human-on-a-Chip, a annoncé la publication d’une nouvelle étude évaluée par des pairs, développée en collaboration avec Bayer Consumer Health.
« Cette avancée démontre la capacité des systèmes Human-on-a-Chip à reproduire des processus neurologiques complexes tels que le déclin cognitif lié au stress sans avoir recours à des études sur les animaux », a déclaré le Dr James Hickman, scientifique en chef chez Hesperos et auteur principal de l’étude.
En savoir plus (EN)
Les troubles neuropsychiatriques tels que la schizophrénie (SCZ) et le trouble bipolaire (TB) restent difficiles à diagnostiquer en raison de l’absence de biomarqueurs spécifiques, les évaluations actuelles reposant largement sur des évaluations cliniques subjectives. Dans une nouvelle étude, des chercheur(e)s ont mis au point un pipeline d’analyse computationnelle conçu pour identifier les signatures électrophysiologiques spécifiques à la maladie sur des organoïdes cérébraux (OC) dérivés de patient(e)s et des cultures d’interneurones corticaux bidimensionnels (2DN).
À l’aide d’un classificateur optimisé pour les données à haute dimension, ils ont obtenu une précision de classification de 95,8 % pour distinguer les échantillons SCZ des échantillons témoins dans les 2DN. Dans les OC, la précision de classification est passée de 83,3 % au départ à 91,6 % après la stimulation électrique post-opératoire (PES), permettant une séparation robuste des cohortes témoins, SCZ et TB. Ces résultats soulignent le potentiel de cette approche pour découvrir des biomarqueurs électrophysiologiques fiables et sensibles à la stimulation, ouvrant la voie à un diagnostic plus objectif et à un traitement personnalisé.
Lire l’article dans Technology Networks (EN)
Lire la publication dans APL Bioeng (EN)
Les stratégies de test actuelles reposent souvent sur la co-culture statique de cellules en suspension et sur des modèles tissulaires 3D, où une sédimentation cellulaire peut se produire sur le tissu cible. Afin de pallier les limites actuelles des approches d’organes-sur-puce (OOC) perfusés, les équipes d’InSphero, de l’ETH Zurich (laboratoire Hierlemann) et de l’hôpital universitaire pédiatrique de Zurich ont mis au point une puce microfluidique, baptisée « puce à flux immunitaire humain (hiFlow).
Cette puce microfluidique à inclinaison gravitationnelle permet une recirculation continue des cellules en suspension à travers des microtissus 3D, surmontant ainsi les problèmes de sédimentation des systèmes conventionnels. Le flux bidirectionnel maintient une contrainte de cisaillement physiologique et une distribution uniforme des cellules sans pompes ni tubulures. Les résultats démontrent que les cellules immunitaires primaires et toute une gamme de modèles sphéroïdes de tissus sains et malades peuvent être maintenus pendant plus de 6 jours sur la puce.
En savoir plus (EN)
Lire la publication dans Microsystems and Nanoeng (EN)
Une revue systématique a été menée afin d’examiner le rôle des modèles de simulation informatique (in silico) comme alternatives à la recherche traditionnelle sur les animaux. Les auteur(ice)s ont analysé la littérature autour de l’application de ces outils, leur précision prédictive, leur valeur translationnelle et leur conformité avec les pratiques de recherche éthiques.
Les résultats montrent que les modèles computationnels permettent de combler des lacunes critiques en matière de précision prédictive et de pertinence translationnelle, améliorant ainsi les pipelines de développement de médicaments, réduisant les échecs à un stade avancé et ouvrant des possibilités pour la médecine personnalisée. Si leur potentiel est évident, des défis tels que la normalisation, l’évolutivité ou encore l’intégration réglementaire demeurent. Il sera essentiel de surmonter ces obstacles pour exploiter pleinement le potentiel des modèles in silico pour remplacer ou réduire les essais sur les animaux et de faire progresser l’innovation biomédicale centrée sur l’humain.
En savoir plus (EN)
Inscription ouverte, deadline 12 décembre 2025
