Les technologies omiques sont de plus en plus utilisées en toxicologie réglementaire dans le cadre des Nouvelles Approches Méthodologiques (NAM). Ces applications comprennent l’identification des points de départ moléculaires pour l’évaluation des risques, la validation des hypothèses de groupement chimique et la mesure des événements moléculaires clés prédictifs d’effets indésirables et des événements associatifs pour la détermination du mode d’action. Cependant, garantir la qualité et la reproductibilité des données omiques est essentiel à leur acceptation réglementaire.
Le Guide sur les bonnes pratiques et la normalisation du prélèvement d’échantillons pour l’analyse omique vise à améliorer la fiabilité et l’acceptation réglementaire des données omiques en décrivant les processus essentiels nécessaires au maintien de l’intégrité des échantillons. Ce guide s’applique principalement à trois grandes approches omiques : la transcriptomique, la protéomique et la métabolomique.
Consulter le Guide de l’OCDE (EN)
La santé reproductive des femmes a toujours été négligée par la recherche biomédicale. L’une des principales raisons est que les modèles précliniques conventionnels (études animales et cultures cellulaires statiques) ne peuvent pas capturer la biologie complexe et hormono-sensible de l’appareil reproducteur féminin. Comme le rappelle le Dr Donald Ingber : « Les souris n’ont pas de règles ».
Les modèles d’organes-sur-puce (OOC), également appelés systèmes microphysiologiques (MPS), contribuent à combler ce fossé crucial en re-créant des microenvironnements tissulaires humains au sein d’une plateforme dynamique. Dans un récent article de blog, la société Emulate présente trois études de cas : le vagin-sur-puce, le col de l’utérus-sur-puce et un nouveau projet utilisant l’utérus-sur-puce pour les saignements menstruels abondants ; ces trois cas illustrant comment cette technologie transforme la recherche sur la santé des femmes.
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Le développement de modèles in vitro de la Toxicité pour le Développement et la Reproduction (Developmental And Reproductive Toxicity, DART) est complexe. La grossesse et le développement embryonnaire présentent plusieurs niveaux de complexité, avec différentes fenêtres de sensibilité et de variabilité biologiques, ce qui peut compliquer la compréhension de la DART et la mise en œuvre de modèles in vitro pertinents.
Dans une revue récente, Matthew Burbank, de L’Oréal Recherche et Innovation, et d’autres chercheur(e)s ont exploré des modèles in silico et fourni une analyse approfondie de 17 modèles NAM in vitro établis, utilisés pour évaluer la potentielle DART des ingrédients cosmétiques. Les chercheur(e)s ont examiné la couverture des modèles pour les stades de la fertilité masculine et féminine, le développement embryo-fœtal et les biomarqueurs associés, et ont identifié les lacunes potentielles pour soutenir l’évaluation de risques de nouvelle génération.
Lire la revue dans NAM Journal (EN)
Le dernier numéro de Sciences, Enjeux, Santé, le magazine trimestriel français consacré aux NAM publié par le Comité scientifique de Pro Anima, présente un entretien exclusif à deux voix avec deux figures de l’innovation biomédicale française : Jean-Dominique Guitton, copilote de la filière française O&OoC (F3OCI) et Franck Mouthon, directeur exécutif de l’Agence de programmes de recherche en santé (APRS) confiée à l’Inserm.
Dans cet entretien, les experts explorent le domaine en plein essor des organoïdes et des organes sur puce (O&OoC) et réfléchissent au positionnement stratégique de la France dans la course mondiale aux technologies de la santé. Ils identifient les obstacles scientifiques, technologiques et réglementaires à surmonter pour que les O&OoC mûrissent et soient largement acceptés, tout en abordant notamment les avancées rapides de l’IA.
Dans une récente interview accordée à la revue STAT, Nicole Kleinstreuer évoque son rôle à la tête du nouvel Office of Research, Innovation, Validation, and Application (ORIVA) des NIH (National Institutes of Health). Elle explique que, depuis ses débuts en toxicologie computationnelle, elle est convaincue qu’il existe de meilleures méthodes de prédiction des impacts sur la santé humaine que les tests traditionnels sur les animaux. Consciente des défis à venir (domaines pathologiques complexes, critiques, contraintes politiques), Nicole Kleinstreuer décrit la structure prévue d’ORIVA, revenant également sur les financements futurs qui privilégieront les projets basés sur des modèles humains plutôt que ceux reposant uniquement sur des animaux.
« Ce n’est pas seulement son animal de compagnie préféré depuis son enfance, ni son profond attachement aux animaux, qui ont conduit Nicole Kleinstreuer à participer au lancement de l’initiative des National Institutes of Health visant à réduire le recours aux animaux en recherche, c’est aussi son amour des chiffres. »
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L’Hubrecht Institute a annoncé que le Prof. Hans Clevers, Professeur émérite à l’Université d’Utrecht et scientifique invité à l’Hubrecht Institute (KNAW)
a reçu l’Abarca Prize. Créé en 2020 par la Fundación de Investigación HM Hospitales, ce prix espagnol à portée internationale récompense l’impact des avancées et innovations médico-scientifiques ayant une importance pour la société.
« Les travaux du Prof. Hans Clevers constituent un pilier de l’histoire récente de la biomédecine. En découvrant le marqueur Lgr5 et en introduisant la culture d’organoïdes intestinaux, il a posé les bases d’une technologie qui redéfinit aujourd’hui la recherche biomédicale et les soins cliniques. »
Lire l’annonce de l’Hubrecht Institute (EN)
Les biotechnologies jouent un rôle essentiel dans plusieurs secteurs de l’économie européenne. Axées sur la recherche, elles évoluent rapidement et nécessitent d’importants investissements publics et privés. Le Biotech Act de la Commission européenne (CE) vise à proposer une série de mesures afin de créer un environnement propice à l’accélération de la transition des produits biotechnologiques, du laboratoire à l’usine et à la commercialisation, tout en maintenant les normes de sécurité les plus strictes pour la protection de la population et de l’environnement.
La Commission souhaitant recueillir l’avis des parties prenantes a lancé une consultation publique. Les contributions seront prises en compte à mesure que la CE développera et affinera cette initiative. Les contributions reçues seront rassemblées dans un rapport de synthèse expliquant comment la CE les a prises en compte. La date limite pour envoyer les contributions est le 10 novembre 2025.
En savoir plus et participer à la consultation (EN)
Le MPS World Summit, organisé par l’International MPS Society, est un lieu d’échange, de connexion et de formation annuel sur les systèmes microphysiologiques (MPS) – ces systèmes de culture cellulaire reproduisant la (patho-)physiologie grâce à l’ingénierie de l’architecture et des fonctionnalités des organes.
L’appel à soumettre vos abstracts pour le MPS World Summit 2026 est désormais ouvert. Les abstracts devront présenter les nouveaux développements et les applications des MPS, répartis en quatre thèmes : 1. Ingénierie de nouvelle génération de MPS ; 2. Modélisation de la biologie humaine avec les MPS ; 3. MPS dans le développement de produits ; 4. Normes, voies réglementaires et adoption mondiale. Les abstracts les mieux notés seront sélectionnés pour une présentation orale lors de l’une des sessions scientifiques. L’appel à soumission est ouvert jusqu’au 11 janvier 2026.
En savoir plus et soumettre votre abstract (EN)
Transcell Biologics, New Frontier Labs et 20/15 Visioneers ont annoncé une alliance prometteuse visant à développer des Nouvelles Approches Méthodologiques (NAM) non animales. Cette collaboration combinera l’offre innovante de Transcell Biologics, la technologie DART (Digital Animal Replacement Technology) basée sur l’IA, qui exploite les MPS humains pour des évaluations en temps réel, avec l’expertise de New Frontier Labs dans la découverte de médicaments. 20/15 Visioneers est à l’avant-garde du secteur mondial des sciences de la vie et s’impose comme un facilitateur dynamique d’innovations et de collaborations à fort impact.
« Cet accord de collaboration souligne le pouvoir de la collaboration pour repenser le thème de la science translationnelle », a déclaré John Conway, fondateur et directeur de 20/15 Visioneers. « Ensemble, nous favorisons de nouvelles approches approuvées par les autorités réglementaires, susceptibles de réduire les risques, de raccourcir les délais et de soutenir des thérapies innovantes et accessibles. »
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Helmholtz Munich et Parse Biosciencesont lancé une collaboration pour créer un atlas des perturbations du tissu pulmonaire humain. Le projet utilise la plateforme de séquençage unicellulaire Parse’s GigaLab pour étudier la réponse des tissus pulmonaires, sains et malades, à 900 interventions pharmacologiques différentes. L’objectif est de cartographier les circuits cellulaires et de découvrir des cibles pour de futures thérapies, avec pour objectif à plus long terme d’éclairer les thérapies de précision et les stratégies régénératrices.
L’initiative se concentre sur des cultures ex vivo de tranches de tissu pulmonaire issues de donneur(se)s sain(e)s et de patient(e)s atteint(e)s de maladies pulmonaires chroniques. GigaLab permettrait de profiler plus de 10 millions de cellules ou noyaux en une seule analyse et est conçu pour traiter des milliards de cellules chaque année.
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La structure 3D et la composition multicellulaire permettent de mener des recherches sur la maladie dans des conditions plus physiologiques que celles des modèles cellulaires 2D conventionnels. Cependant, la variabilité des cultures d’organoïdes et, par conséquent, la reproductibilité des résultats suscitent des inquiétudes.
Dans un nouvel article, des chercheur(e)s génèrent plusieurs lots indépendants d’organoïdes mésencéphaliques issus de sujets sains ou de patient(e)s atteint(e)s de la maladie de Parkinson (MP) porteur(se)s d’une mutation de la glucocérébrosidase (GBA)-N370S afin d’évaluer la reproductibilité de la signature transcriptomique et métabolique de la MP associée à la mutation GBA-N370S, ainsi que l’abondance de certaines protéines. Leur analyse montre que les phénotypes associés à la GBA-MP sont reproductibles entre les différentes génération d’organoïdes et les intervalles de temps, et prouve que les organoïdes mésencéphaliques sont non seulement adaptés à la modélisation in vitro de la MP, mais constituent également des modèles cellulaires robustes et hautement reproductibles.
Lire la publication dans iScience (EN)
Les organoïdes cérébraux dérivés de cellules souches pluripotentes humaines (hPSCs) présentent un potentiel considérable pour la modélisation des processus et troubles du développement neurologique. Cependant, leur variabilité expérimentale et l’absence de critères de sélection définis pour les analyses entravent leur reproductibilité. Dans le cadre du consortium ForInter, des chercheur(e)s ont généré 72 organoïdes cérébraux à partir de lignées distinctes de hPSCs. Ils ont mené une analyse approfondie de leurs caractéristiques morphologiques et cellulaires à un stade précoce de leur développement.
L’évaluation a révélé que le diamètre de Féret était un paramètre unique et fiable caractérisant la qualité des organoïdes cérébraux. L’analyse transcriptomique des organoïdes a permis d’identifier l’abondance de la différenciation mésodermique non dirigée comme un facteur de confusion majeur de la différenciation spontanée des organoïdes cérébraux. Les résultats fournissent un cadre pour améliorer la standardisation et la reproductibilité des organoïdes cérébraux, soulignant la nécessité de contrôles de qualité morphologiques et prenant en compte l’influence des cellules mésenchymateuses sur la modélisation des organoïdes.
Lire la publication dans Communications biology (EN)