Zoom sur notre présidente

Zoom sur notre présidente


27 novembre 2017

Notre présidente est une femme débordée ! J’ai mis du temps à vous répondre car en pleine expédition d’un container et la gestion d’une équipe d’installation technique partie cette semaine à Mada pour réceptionner et installer 10 nouveaux cabinets dentaires, s’excuse Catherine Randriantseheno en nous envoyant ses réponses.… 

Une mission ça se prépare à l’avance précise celle qui organise déjà son groupe d’étudiants qu’elle emmènera à Madagascar en août dans le cadre d’un projet humanitaire qu’elle gère. Un parmi beaucoup d’autres qui occupent notre présidente à plein temps. 

Si Catherine est si discrète c’est parce qu’elle est hyper active pour faire évoluer les causes qui lui sont chères. En cette fin d’année qui approche, nous vous faisons découvrir celle qui est une source d’inspiration pour toute l’équipe de Pro Anima et pour vous aussi nous l’espérons.

 

Je suis adhérente à Pro Anima auquel j’apporte mon soutien depuis 1990 dans le sillage du Professeur Jean-François Béquain (Président de Pro Anima de 2000 à 2015 ndlr). Je suis donc au courant de l’évolution et des actions du Comité Scientifique de longue date. Après le décès de Jean-François, Christiane Laupie fondatrice et première cheville ouvrière du comité, m’a demandé d’en prendre la présidence. J’ai accepté par amitié pour Christiane, sympathie pour tous les militants, et affinité profonde avec l’objet de la mission de Pro Anima. De plus, ma présidence, s’inscrit dans la continuité de l’action de Jean-François, avec lequel j’ai partagé 31 ans de vie et d’amour. Elle permet une transition facile et douce à toute l’équipe

  • Peux-tu nous dire quel est ton parcours universitaire, ta spécialisation scientifique ?

Mon parcours est pluriel. Après un départ scientifique dans les classes préparatoires aux écoles scientifiques (math sup et spé), j’ai ensuite choisi la voie médicale, suivie de la filière odontologique à l’Université de Bordeaux 2 après grande hésitation pour une bifurcation vers l’école vétérinaire de Toulouse qui avait accepté mon dossier. A 20 ans j’avais déjà la fibre animale !

J’ai finalement prononcé le fameux serment d’Hippocrate face à Jean-François Béquain en 1990 !

Depuis lors, je pratique mon métier de chirurgien dentiste avec bonheur. Quel plaisir de rendre le sourire à mes petits patients !

  • Tu es engagée sur de multiples fronts notamment pour aider les enfants défavorisés ou encore pour apporter des soins dentaires à des populations défavorisées à Madagscar : peux tu nous en dire un peu plus ?

J’ai créé l’association humanitaire Sourire Mirana (Sourire “Rayonnant”) en 2005 avec quelques confrères et techniciens dentaires. Elle a pour objet d’apporter une aide médicale, paramédicale, éducative, alimentaire et économique aux populations défavorisées de Madagascar, en particulier les enfants.

Nos actions s’intègrent dans  la politique de développement de la santé à Madagascar et elles portent sur :

  1.  installation de cabinets dentaires (70 à ce jour)
  2.  missions de soins et de traitements d’urgences chirurgicales
  3.  mission étudiante de prévention et soins en août en convention avec l’université de Bordeaux2
  4.  développement des liens interuniversitaires entre Bordeaux2 et Majunga (création d’une convention)
  5.  formation professionnelle
  6.  aide à la création de la première école de prothésistes de l’université de Majunga.

Pour cela je coopère avec plusieurs autres associations dont EDS — Les Enfants du Soleil, l’AFFD (Aide aux femmes et filles en détresse), HOVERAID, AEROPARTAGE (Corsair) le Gouvernement malgache (ministères santé, aménagement du territoire, affaires étrangères) , l’ordre des dentistes malgaches, l’Université de Majunga et diverses associations et confrères malgaches : MCCP (mouvement des cadres chrétiens), UOSSM (union des odontostomatologistes), groupes de confessions religieuses diverses à objectif sociaux, Université de Bordeaux (chargée de mission du département des Relations internationales) confrères français, UFSBD (union française de la santé bucco-dentaire), AOI (Aide Odontologique Internationale/ Médecins du Monde), ASAM (association des sans abris), Ordre des chirurgiens dentistes de Gironde … Laboratoires et sociétés de matériel dentaire qui nous dotent gracieusement.

Une équipe très large, une chaîne humaine de bonne volonté, avec le cœur ouvert, sont les maillons incontournables pour réaliser des objectifs de cet ordre.

Comme vous le voyez je ne m’ennuie jamais ! Je pourrai encore développer et en parler des heures !

  • Les enfants, la recherche éthique, l’aide aux défavorisés : vois-tu un lien à travers toutes ces causes ?

Oui. Bien sûr ! C’est soutenir des causes de grande valeur en lien avec la part vulnérable, mais porteuse de tant de richesses, de notre monde.

Elle fait vibrer et développe ce qu’il y a de meilleur en nous.

Défendre la recherche éthique, outre permettre une meilleure prise en charge de notre santé, permet aussi de sensibiliser à la situation dramatique des animaux de laboratoire. Ce sont des êtres doués de grande sensibilité et la souffrance qui leur est infligée m’est insupportable ! Un animal n’est pas un vulgaire objet que l’on utilise inutilement et que l’on jette.

  • Comment vois-tu l’avenir de la recherche ?

Je pense que la voie est ouverte pour développer les méthodes de recherches substitutives à l’expérimentation animale. La conscience humaine est maintenant prête à prendre ce virage. La population y est favorable. Mais cela ne se fera pas sans mal, ni sans lutte contre les habitudes, les lobbies industriels et les intérêts lucratifs générés par la filière animale.

Le Comité Pro Anima et EthicScience sont des outils importants pour induire et accompagner ces transformations de société.

Son but, l’appui au développement des méthodes substitutives à l’expérimentation animale me semble être, à l’heure actuelle, bien vu, et “dans l’air” pour deux raisons : Meilleurs prise en charge de la santé très menacée par des pratiques obsolètes et dangereuses. Récemment des personnes ont encore développé de graves effets secondaires et l’une est morte suite à prise de produits pourtant testés sur animaux. Certains laboratoires ont des objectifs de “business” et de rentabilité financière au détriment de la bonne santé de la population. Et le respect du règne animal, si vulnérable devant l’homme, ayant droit au respect comme tout être vivant doué de sensibilité…