Un député dépité


23 octobre 2012

A la suite de sa proposition de loi déposée à l‘Assemblée Nationale et restée sans suite, le député Lionnel Luca avait de nouveau attiré l’attention du Ministre de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche sur la nécessité d’inscrire au Code rural le droit pour tous les citoyens de déclarer son objection de conscience pour chaque acte d’expérimentation animale. 

Cette demande a été encore rejetée. Parmi les nombreux motifs évoqués, certains sont choquants et restent des affirmations péremptoires, jamais démontrées. Par exemple : 

“L’expérimentation (animale ndlr) est mise en oeuvre pour trouver des remèdes aux maladies humaines.”

Cela tendrait à dire que les expérimentations scientifiques sans animaux n’ont pas ce but… Sans entrer dans une polémique stérile, on ne peut nier que de nombreuses expérimentations sur animaux sont parfois bien éloignées de ce noble but : tests d’obésité sur porc, botox testé sur rongeurs etc.

Inversement, combien d’expérimentations sur animaux n’aboutissent à aucun résultat positif, sans parler des contre-sens ou des effets secondaires non décelés sur les animaux ! Autre affirmation choquante et bien sûr non démontrée :

“L’expérimentation animale est une pratique professionnelle dont le choix est le fait mûri par le citoyen au cours de sa formation initiale en biologie. La demande ne parait donc pas adaptée.”

Comme nous pouvons le remarquer avec les nombreux témoignages d’étudiants, ce choix n’est pas mûri et semble plutôt être imposé et conditionné. Les étudiants voulant apprendre sans utiliser de cobayes animaux sont généralement priés de changer de filière ou voire même persécutés. Quant aux autres, ils sont désensibilisés dès le début en étant obligés de pratiquer de nombreuses dissections. Il n’y a donc pas vraiment un “choix” pour les étudiants. Une dernière affirmation :

“L’expression de la conscience s’applique pour les humains entre eux.”

Cette affirmation d’ordre philosophique semble péremptoire : la conscience d’un être humain ne doit-elle pas être au service de toutes les formes de vie ?

Cette nécessité d’une objection de conscience résulte d’une demande sociétale. Nous le voyons au sein des associations. Cette demande ne peut pas être niée plus longtemps.