Expérimentation animale : 9 organismes demandent au gouvernement de promouvoir l’expérimentation animale.


28 septembre 2017

Nous répondons à la lettre ouverte de 9 fondations et associations de recherche.

Le 20 septembre dernier, 9 organismes de recherches connus ont publié une lettre ouverte destinée au Ministère de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation afin de lui demander de mieux informer le public à propos de la recherche sur les animaux et surtout de promouvoir la pratique de l’expérimentation animale.

Ce courrier évoque le travail exemplaire des chercheurs et réclame des actions urgentes pour soutenir la pratique de l’expérimentation animale.

Un discours en opposition avec le travail de notre ONG qui œuvre pour la promotion de méthodes de remplacement à l’animal et ainsi sortir de cette impasse en proposant une dynamique positive.

Nous proposons une dynamique positive.

Nous sommes surpris par l’ampleur de cette action qui contribue à créer un débat particulièrement contre-productif et à faire perdurer l’expérimentation animale.

Les fondations et associations reconnues pour leurs actions en faveur des malades, devraient être en première ligne pour demander, à nos côtés, un meilleur développement des méthodes sans expérimentation animale. En ce sens elles devraient nous rejoindre car ces maladies que nous savons terribles, nous les infligeons à des êtres que nous savons sensibles.

Aujourd’hui, des méthodes sans animaux existent et devraient être soutenues sans réserve par tous les acteurs de la recherche. C’est là qu’il faut mettre les énergies et non dans la promotion d’une pratique qui sera toujours l’objet d’un vif débat dans la société française.

La recherche sans animaux aide les malades.

La méthode de création de mini organes, notamment de mini cerveaux, permet une approche éthique et surtout scientifiquement fiable pouvant aider la recherche sans impacter le moindre animal.

Les minis cerveaux représentent un progrès pouvant aider les victimes de maladies neurodégeneratives comme Parkinson mais également les maladies infectieuses.

En toxicologie, les méthodes de recherches sont au point. Ainsi, le test VALITOX que nous pilotons et que nous souhaitons faire valider au niveau de l’ECVAM possède une prédictivité de 72% contre 61% lors de tests habituellement pratiqués sur rongeurs. (Toxicité aiguë).

Ce test, piloté par nos soins, a été financé par les plus grandes fondations de protections animales devenant ainsi force de proposition dans la création de nouvelles méthodes de recherche.

Dans de nombreux cas, les méthodes sans animaux représentent un espoir pour les malades puisque les résultats sont applicables à l’espèce cible : la nôtre.

Des chiffres pour réfléchir.

  • 5%. L’industrie pharmaceutique peine à mettre au point de nouveaux traitements contre le cancer avec seulement 5% de médicaments validées sur les 10 dernières années. En cause, l’efficacité des nouvelles molécules qui, bien que prometteuses en laboratoire sur les modèles animaux, se révèlent décevantes lors des tests cliniques sur patient humain.

C’est pour cela que nous avons contribué financièrement à un projet de recherche prometteur à savoir la création en 3D de tumeurs humaines en utilisant des tissus biologiques humains éthiquement identifiés.

Il est admis qu’entre 80 et 99% des résultats issus de recherches sur les animaux échouent lors des essais sur l’espèce humaine (selon les sources et les pathologies).

De cela résulte un gaspillage en vies animales mais également un gaspillage financier car ces investissements colossaux, si peu judicieux, auraient pu aider le développement d’autres méthodes plus prometteuses pouvant in fine aider les malades.

Qu’attendent ces grands organismes pour créer eux-même une dynamique en investissant et en soutenant les méthodes de remplacement ?

Enfin, nous devons réagir aux propos suivants :

Nous sommes en veille permanente sur le sujet et nous pouvons confirmer qu’il y a encore beaucoup à faire afin que le travail soit exemplaire.

Nous venons justement d’écrire au Ministère afin de l’alerter sur des dysfonctionnements préoccupants concernant l’application de la Directive 2010/63/UE.

Nous venons également de dévoiler des montages douteux mettant en jeux d’importants budgets destinés à faire perdurer l’expérimentation sur primates et non d’autres méthodes.

N’oublions pas que la réglementation européenne, réclame une réduction et un remplacement de l’expérimentation animale. C’est aussi pour cela que l’action de ces 9 organismes va à contre courant du progrès.

Dans l’intitulé du Ministère concerné (Ministère de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation) il y a la notion d’innovation et celle-ci passe par la mise en place de nouveaux outils de recherche performants et affranchis de l’expérimentation animale.