Drame de Biotrial : un directeur de labo encourage les tests sur animaux

Drame de Biotrial : un directeur de labo encourage les tests sur animaux


16 mars 2016

Le drame thérapeutique du Biotrial devrait interroger la communauté scientifique et les pouvoirs publics en général, sur la manière dont sont testés nos médicaments.

Pour rappel des événements, la molécule testée a provoqué un décès et 5 hospitalisations pour cause de lésions au cerveau dans le cadre d’essais cliniques. Les essais cliniques, c’est à dire la phase de tests sur l’homme, représentent la dernière étape pour un candidat médicament après les tests préliminaires et ceux sur les animaux.

Encore une fois, les procédures de tests de sécurité sont à revoir et la pertinence des essais sur les animaux est plus que jamais remise en question.

Alors comment interpréter les propos de Serge Richard, PDG du centre de recherche biologique de Baugy, sur le site du journal Le Berry ?

Celui-ci détourne le drame pour promouvoir son activité notamment l’importance de réaliser des essais sur les animaux.

C’est indispensable ! (les tests sur animaux ndlr) On dit qu’avec l’informatique, on peut tout simuler : c’est faux. 

Des affirmations trompeuses proche de la désinformation.

Mais au fait : Peut-on simuler sur un chien la réaction d’un être humain et en extrapoler des résultats fiables ? Apparemment non puisqu’une victime en a payé le prix fort.

Tout aussi troublant est le fait que l’information soit produite par un industriel du secteur, marchand de chiens de laboratoires, qui a donc un intérêt direct à promouvoir son activité.

Un médicament c’est comme un missile !

Affirme Serge Richard sur le site du journal Le Berry

Il s’avère qu’avant de faire un mort, cette « molécule missile » avait été testée sur des chiens beagles qui n’avaient pas survécus. Cela est d’une importance considérable sur la manière dont sont finalement interprétés les résultats sur animaux.

Tant que les chercheurs nieront les failles du modèle animal et refuseront par principe les autres méthodes, des animaux mourront.

Notre première analyse pourrait nous faire dire que lorsque des expérimentations sur animaux ont un effet positif pour la santé de celui-ci* (de type : réduction d’une tumeur) alors les résultats seront mis en avant, donneront suite à d’autres tests tout en assurant une bonne campagne de communication au laboratoire (les fameuses publications) alors que lorsque l’effet est néfaste, il est ignoré. Ou alors, estime-t-on que l’effet néfaste sur l’animal ne se reproduira pas sur l’humain ?

Une autre analyse pourrait être que la mort des animaux dans le cadre des essais, est un fait habituel, et que les chercheurs n’avaient pas jugé bons d’arrêter la procédure pour autant ? Tout cela sera à compléter au fil des éléments de l’enquête. Bien entendu on voit à quel point les expérimentations animales sont toujours aléatoires.

Rappelons que le taux d’échec lors du passage de l’animal à l’humain, lors les procédures de tests de sécurité, est de 80%. Ainsi, plutôt que de continuer à promouvoir
un modèle peu fiable, un scientifique honnête devrait admettre qu’il y a un besoin urgent de trouver de nouveaux outils scientifiques, hors modèle animal.

En attendant, la famille de la victime se saisit d’un avocat car elle estime que trop de choses sont cachées.

AG

*Dans les laboratoires, les animaux sont rendus malades. Il ne s’agit pas de soigner des bêtes qui étaient déjà malades.